vendredi 22 décembre 2017

DIRTY DANCING réalisé par Wayne Blair


Synopsis :
"Eté 1963. La famille Houseman se rend en vacances à la pension Kellerman avant que la plus jeune de leurs deux filles, surnommée Bébé, ne rentre à l’université. Après avoir fait la connaissance de Max Kellerman, le propriétaire de la pension, et de son petit-fils, Bébé rencontre deux instructeurs de danse, Penny Jonhson et Johnny Castle, lors d’une soirée exclusivement réservée aux employés de la pension. Elle tombe sous le charme de Johnny, qui entretient une relation avec Vivian Pressman, une riche femme divorcée et habituée de l'établissement..."

Interprètes :
Abigail Breslin, Colt Prattes, Debra Messing, Bruce Greenwood, Nicole Scherzinger, etc.

Alors, doc, verdict ?
Si tu avais l'intention de le mater en douce et en streaming, ou pire, acheter le DVD, attends un peu.
 
Le Kurgan, grand philosophe devant l'Éternel avait déjà tout compris : There can be only one*.
C'est un peu ce que chaque spectatrice a dû penser en regardant cette décalcomanie calamiteuse du film original. Je pense même qu'elle avait le même air aimable que ce lolilol de Kurgan, en découvrant l'étendue du désastre.

Le Kurgan, donc, facétieux lutin des Highlands

Alors, que reproche-t-on à cette adaptation d'un film qui avait pour mérite principal de mettre en scène un Patrick Swayze exsudant le sex-appeal ?
De ne pas avoir su transformer un mauvais film en bon téléfilm, par exemple (aïe, pas les tomates, pas les tomaaates !). En 2017, on était en droit d'attendre des chorégraphies impeccables (moins brouillonnes que dans l'original), une romance un peu plus sexy et avant tout, un couple qui matche réellement !

Afin de stopper immédiatement la béatification du Dirty Dancing de 1987, film plutôt médiocre mais jouissif, petit rappel du délit...

Le couple mal assorti.
Jennifer Grey et Patrick Swayze ne pouvaient pas se blairer dans la vie. Ça, on l'a su bien après. Pourtant, ado devant mon écran, la romance entre Bébé et Johnny Castle me semblait déjà improbable. D'un côté, j'avais un Johnny, beau, sexy, piètre acteur mais au déhanché foooortement intéressant. Et de l'autre, une Frédérique (en VF) moche (oui, je sais, ado, on a une vision binaire assez acide). Or les regarder s'embrasser, c'était aussi crédible que James Dean roulant une pelle à Staline. Le dégoût du Swayze tout grimaçant n'avait rien de discret.
En plus, pardon, hein, mais Jennifer, elle était moche. Pétillante, charismatique, bien faite, mais moche.

Les dialogues tellement ineptes qu'ils en devenaient grandioses
"On ne laisse pas Bébé dans un coin", "Tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage"... Juste impossible à répéter dans la vie courante.
J'ai essayé.
On m'a tasée.

Des chorégraphies assez brouillonnes.
En dehors des danses "de salon" assez spectaculaires, les autres scènes avaient un côté impro pas toujours convaincant. Le seul mouvement collectif intéressant intervient lors de la danse finale, et encore, ça dure le temps d'une avancée sur 3 rangs... même le saut de l'estrade manque de panache (ben alors, on ne fait pas un triple salto en grand écart, Pat ?).

Une histoire mièvre.
Que dire des facilités du scénario, utilisant un bad boy accusé à tort, une nunuche qui séduit le bad boy sans qu'on sache comment (mais comment elle a fait, cette cruche, coooomment ?), des personnages stéréotypés, du bon sentiment, etc. Une intrigue cousue de fil blanc, en somme.

Mis à part ces légers problèmes (et parfois grâce à eux), le film était devenu culte. Le charisme des acteurs, la bande-son à tomber, la romance improbable qui faisait rêver, avaient su séduire plusieurs générations.
Jusqu'au truc diffusé hier soir...

Mais alors, c'est quoi ton problème, remake-de-Dirty-Dancing, au juste ?

Commençons par tes acteurs : Colt Prattes, alias Johnny Castle.
Y a-t-il quelqu'un (dans l'avion) pour m'expliquer ce qu'il s'est passé entre ça :

et ça ?

Trop de couches de vêtements ? Un décollement des racines surnaturel, un clonage raté ?
Quand je l'ai vu apparaître en gros plan, j'ai fait un bond en arrière. Mon canapé a eu du mal à s'en remettre. Était-ce une erreur de film, ou venait-on brutalement de révéler la filiation entre Johnny Castle et Oswald Cobblepot ?

Johnny Pingouin, fils spirituel de... (pour vérifier au plus près, un clic sur la photo)

Rappelons tout de même que Colt a été le partenaire torride de Pink dans le clip Try. Mais pourquoi est-il si nul dans ce remake de Dirty Dancing ? Mono-expressif, souple comme un parpaing, sexy comme du pain sec, et chantant comme un crooner émasculé, c'est l'erreur de casting la plus stupéfixante (oui, j'avoue, j'ai crié Stupéfix ! plusieurs fois dans la soirée).

Abigail Breslin, n'est pas Bébé.
Aussi intéressante qu'une brique, elle danse comme une brique, joue comme une brique, tombe dans les bras de son partenaire comme une brique, et n'aurait jamais gagné à Danse avec les briques (stars, je veux dire stars). Sans dec, du début à la fin, la meuf bouge comme un tronc d'arbre !
Ceci dit, les producteurs ont bien intégré l'idée d'une héroïne imparfaite (cette fois, elle est rondelette). Le problème n'en aurait pas été un dans d'autres circonstances. Mais avouez, mesdames, que vous avez toutes retenu votre souffle lors du jeté dans le lac, et du porté final. Dans les deux cas, je suis sûre d'avoir entendu les vertèbres de Colt Prattes couiner "fuck" et se barrer en boitillant.

Ton intrigue originelle ?
Fondue dans quasi 3 heures de sirop. La seule bonne idée aura été de développer la relation entre les parents de Bébé. On peut retourner le film en les prenant pour vedettes, dites ?

Les conflits avec la soeur pimbêche ? A plus du tout.
Les p'tits vieux monte-en-l'air ? A plus du tout.
La sensualité d'une danse à deux ? A plus plus du tout.

Pourtant, certaines scènes sont tellement copiées/collées qu'on ne peut s'empêcher de comparer avec la version originale. et on pleure nos chères disparues !

Le seul élément intéressant par rapport au film, réside dans le développement des parents. Le seul couple qui fonctionne, qui ferait presque vibrer, c'est celui de Debra Messing, charnelle en femme frustrée, et Bruce Greenwood, excellent en médecin rigide. À eux deux, ils apportent l'âme douce-amer d'une époque révolue, et font regretter que tout le reste ne soit jamais à la hauteur de leur jeu ni de leur présence.

Les scènes de danse sont pathétiques (la danse du pingouin de la fin, grand moment...).
Les scènes d'émotion sont pathétiques. J'avais bon espoir qu'en venant se moucher sur sa porte, Bébé se fasse gentiment rembarrer par Johnny, mais bon, on voit Furax le pingouin en sortir comme un diable, et lui rouler une pelle inattendue (on attendait alors une scène hot, qui n'est jamais venue - cette keunasse !).
L'épilogue est plus-que-pathétique, la pellicule devrait être incendiée et exorcisée. Rien que pour lui, le réalisateur mériterait de rôtir en Enfer en écoutant en boucle un concert de scie sauteuse. Cet épilogue n'apporte rien, rien, rien. Il casse tout ce qui se maintenait encore vaguement debout.
Le Titanic à côté, c'est la naufrage d'un canard en plastique dans ma baignoire !

Bref. J'ai pô aimé.

*il ne peut y en avoir qu'un

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire