samedi 7 octobre 2017

SEX IN THE KITCHEN de Octavie Delvaux


4ème de couverture
"Charlotte, jolie brune de vingt-huit ans, partage ses journées entre son boulot répétitif de maquettiste, sa passion pour les recettes bios et son blog culinaire qui cartonne. Seule ombre au tableau : sa vie de couple soporifique. Intriguée par les aventures sexuelles de ses deux meilleures copines, Morgane, la fashionista nymphomane, et Déborah, la dominatrice-orthophoniste, Charlotte rêve secrètement d’ébats plus pimentés. D’un jour à l’autre, sa petite vie va basculer. Elle plaque son mec, un nouveau directeur aussi odieux qu’irrésistible débarque dans sa boîte et un mystérieux admirateur lui fait des avances carrément indécentes…"

Alors, doc, verdict ?
Ce roman, c'est ma bouffée d'air frais de la rentrée.
Oh, bien-sûr, j'ai quelques années de retard. Acheté dès sa sortie, perdu dans les méandres de ma liseuse, c'est le jeu du "doigt qui pointe au pif " qui l'a sorti des limbes de ma PAL cette semaine. Mieux vaut tard que jamais.

Ma première sensation après lecture, c'est d'avoir eu entre les mains un roman associant l'esprit La Musardine (du Q très parisien), l'ambiance Sex and the City (la série TV, pas le livre nullissime, d'un groupe de copines décomplexées), et plus lointain, une pincée de Max (magazine érotico-chic des années 80/90) avec les aventures de Miss Trick et les illustrations coquines de Arthur de Pins (ce loulou-là, j'y reviendrai).
Pour la petite histoire, adolescente, j'étais abonnée à cette revue "masculine" qui a développé chez moi le goût du beau (les photos étaient à tomber), celui de la découverte (de bons articles de fond sur l'actualité) et évidemment celui de l'érotisme.

Si je n'ai pas retrouvé le panache des versions courtes d'Octavie Delvaux, qui manie la langue avec la dextérité d'un coup de fouet de Catwoman, j'ai adoré ce mélange des genres, chick-lit (réduction sexiste pour dire comédie sentimentale) et érotisme cru et bon enfant.

Sous une lecture sans prétention, on reconnaît vite l'autrice avertie et sa maîtrise de certains codes. Associé à son désir d'amuser ses lecteurs, son roman est une véritable explosion de bonne humeur contagieuse.
L'avoir comparé aux 50 nuances, comme j'ai pu le lire dans la presse, c'est opposer la liberté sexuelle made in Paris à la déferlante pan-pan-cucul propret des US, et ça relève d'un énorme hors sujet.
Les deux romans ne jouent pas dans la même cour et encore moins pour la même équipe. Car si l'un a ravagé la littérature féminine avec son pervers narcissique porté aux nues, le second l'a sérieusement décomplexée.

Pour en revenir à SEX IN THE KITCHEN, sans surprise, on sent flotter l'influence de Candace Bushnell sur les relations entre ces trois copines. Imparfaites et l'assumant sans peine, elles dégagent beaucoup de sympathie et d'énergie. Le quatrième larron de la bande, Ben, joli puceau de vingt-six ans, fait figure d'image masculine un peu floue. C'est d'ailleurs le lot de ses comparses, entre veulerie et soumission. Un drôle de renversement de situation (out, le mâle alpha hyper dominant), qui n'est pas pour me déplaire.

J'ai adoré les personnages secondaires (même les muets), tout comme les figurants qui ont tous un rôle truculent à jouer dans cette comédie.
J'ai aussi aimé la pétulance des dialogues (qui usent de vulgarité, sans sombrer dans l'ordinaire), la quête de Charlotte (aaah, Boris, tu me fais voir la légion - et ma table basse - d'un autre oeil), les scènes de sexe franchement réussies, les situations cocasses, la simplicité du récit qui ne s'encombre pas de superflu.

Mais alors, vais-je tenter la suite : SEX AND THE TV ?
Pour le coup, j'hésite encore. Certains points, gentiment spoilés par des lecteurs, m'ont un peu refroidie.
Hélas, si c'est le seule moyen de retrouver Octavie, il va bien falloir que je le tente...

Verdict : fun fun fun !

LA MUSARDINE
320 pages

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