vendredi 29 septembre 2017

PERCÉE À NUE 5 de Scarlett Edwards


4ème de couverture
"Je suis mentalement épuisée. Je suis au bout du rouleau. Je suis dans l'obscurité à nouveau, et je n'en vois pas la fin.
Mais juste au moment où tout espoir semble perdu, une lumière apparaît au bout du tunnel. Une confession ... qui me sort de l'emprise de désespoir. Un aveu ... qui apporte de nouvelles dimensions à l'homme qui est entouré de secrets.
La révélation de Stonehart ne changera jamais ce qu'il m'a fait. Mais peut-être suffira-t-elle pour faire une différence dans ma façon de le voir ? Alors que d'anciennes questions ont eu des réponses, de nouvelles apparaissent:
Est-il possible pour un homme de changer?
Peut-il se repentir de tous ses péchés?
Et peut -être, le plus important de tout:
Suis capable de lui pardonner?"

Alors, doc, verdict ?
Mais que ça peut m'agacer d'être considérée comme une lectrice de seconde zone quand je lis un ebook ! Ce serait trop demander de bénéficier d'un texte correctement traduit et sans coquilles évidentes (mots manquants, orthographe, grammaire et syntaxe) ? Certains passages sont même à la limite de la compréhension !

Quant au fond, mon ressenti est terriblement ambivalent.
D'un côté, je me surprends à faire preuve d'une avidité malsaine face à la descente aux Enfers de Lily.
Le mode de narration rend cette série très addictive.
Mais d'un autre côté, le message sous-jacent me met dans une colère noire. Car certains éléments font désormais glisser le récit vers une romance typique milliardaire manipulateur omnipotent / pintade soumise (même si la romance est totalement tordue).
C'est le propre de la Dark Erotica, je sais.
Mais quand j'ai commencé cette série, ce n'était pas clairement énoncé, et je gardais espoir d'un cheminement logique. Meuuuuh nan, on veut du sexe, du viol et du tabassage en règle ET un happy-end.
J'en vomis mon kinder bueno, tiens (ah non, on me dit qu'il est naturel de vomir un kinder bueno).

Il n'y a donc que moi que ça interpelle ce genre de postulat tiré par les cheveux ?
On veut tellement du happy-end qu'on est prête à offrir l'absolution à n'importe quel type, pourvu qu'il soit le sosie de David Gandy ?
Z'êtes sérieuses, les meufs, là ?
Le héros serait laid, pauvre et d'une douceur absolue qu'il n’engrangerait pas une touche au pieu !
Et s'il était toujours laid, pauvre et aussi maravouté du ciboulot que l'autre milliardaire, serait-ce tolérable et excitant ?

Revenons à l'histoire.
Les "confidences" de Jeremy n'apportent rien. ça semble quand même évident qu'il est complètement obsédé par Lily. Comme il est évident que son côté psychopathe ET schizophrène ne lui permettra jamais d'être sain d'esprit.
Quant au reste, ça ne fait pas avancer le mystère. Pire, ça l'épaissit.
Mais au moins, l'héroïne a un sursaut de bon sens. Mais elle n'est clairement pas équipée pour lutter contre ce malade. Et j'ai l'impression que l'autrice ignore comment formuler cette intrigue secondaire. Du coup, elle dilue au maximum mais concrètement, cette partie n'avance absolument pas.

Par ailleurs, si les couvertures NB sont très belles et suggestives, le contenu, lui, est ultra noir. Et le boulot sur le texte reste totalement à revoir. Être en autoédition ne devrait jamais être un prétexte pour proposer de la mauvaise qualité. Quand on prétend vendre un produit, on respecte le client.

Dernier épisode pour moi, j'ai vu que la série s'étirait sur 10 volumes, je me dis qu'il faut vraiment aimer se faire du mal pour continuer.

Ceci étant, cela aura eu deux intérêts : ne pas mourir inculte et me donner des idées pour un article sur la Dark Erotica.

Verdict : indéfendable

EDWARDS PUBLISHING
171 pages

 

PERCÉE À NUE épisodes 1 à 4 de Scarlett Edwards


4ème de couverture
"Quand je me réveille dans une pièce sombre et inconnue, je n'ai aucune idée de ce qui m'attend dans l'ombre. Mon imagination évoque des démons de la pire espèce.
La réalité est bien pire :
Un collier sans laisse. Une prison sans murs. Et une vie dépouillée de sens.
On me présente un contrat ignoble et on me demande de le signer. Il précise les modalités de ma servitude. La seule information que j'ai à propos de mon ravisseur consiste en deux petites lettres en guise de signature en bas de page:
J.S.
Armé seulement de mes souvenirs, je dois faire tout mon possible pour éviter d'être prise au piège par ses manipulations d'esprit tordues. Mais au final, tout se résume à un choix :
Résister et mourir.
Ou me soumettre et être déposséder de ma vie."

Alors, doc, verdict ?
J'ai pris le parti de conserver les fautes d'orthographe de la 4ème de couverture, car si cela indiffère la majorité des lectrices, pour moi, c'est une orientation sur la qualité de la traduction.
Étant donné que je vais spoiler à mort, lire cette chronique peut vous donner envie de jeter votre liseuse par la fenêtre (ou moi, mais je passe mal les fenêtres).
Z'êtes prévenus.

Partie pour lire le premier épisode en fin de soirée, j'ai acheté et lu les trois suivants au cours d'une seule nuit... Un véritable traquenard. En engloutissant les 4 premiers volets d'une traite, cela m'aura permis de me faire une opinion globale sur le ton, les personnages, les avancées et les points perfectibles.

Sans surprise, je vais parler de la traduction qui manque de rigueur. Le texte est écrit en français à peu près correct, mais ça pourrait être relu. Fautes et lourdeurs de style se succèdent joyeusement.
L'écriture est plutôt basique, peu recherchée, mais le style simple est suffisamment efficace pour emporter sans perturber la lecture. 


En deuxième point négatif, là encore je n'ai pas changé d'opinion concernant les feuilletons à suivre.
Je trouve cette méthode de vente terriblement barbare envers le lecteur. Cet aspect commercial plus vénal qu'artistique finit inévitablement par me rebuter. Cette histoire n'y a pas fait exception.
 
Dès le début, c'est la chronique d'une mort annoncée, puisque le prologue tient lieu d'épilogue. On y découvre que la dame s'y laisse crever pleine de haine légitime envers son bourreau.
Et à moins que l'autrice ne nous sorte un twist de la mort de son "Choipeau magique", pour expliquer de manière rationnelle pourquoi Lilly devrait se réjouir de continuer à vivre sous le joug d'un psychopathe, une fin à la histoire d'O (la vraie) pourrait être la seule option un poil élégante à retenir.
Ah, info de dernière minute, la dame a bien un choipeau magique, et le twist pourri a bien eu lieu.
Vive les personnages de dindes trépanées, heureuses en ménage avec un pervers narcissique.
Sans commentaire.
Enfin si, mais continuons la dissertation sur ces 4 premiers volets.

Venons en aux faits : une étudiante (encore) se réveille dans une pièce inconnue, attachée et bloquée par un collier électrique qui l'empêche de prendre ses jambes à son cou. Elle découvre rapidement l'identité de son ravisseur. Et malgré les piqûres de rappel monstrueuses qui parsèment les pages et les tomes, la cruche ne parvient pas à haïr le grand malade qui lui sert de kidnappeur/tortureur/affameur/violeur/manipulateur mais teeeeellement beau geôlier (et très riche, ça permet d'avaler le pilulier entier).
Peu à peu, après avoir été obligée de signer un contrat lui autorisant un libre accès à son corps (là on hésite entre conne et très conne. Un contrat pareil n'aurait aucune valeur devant un tribunal, mais passons), elle découvre les règles tordues de son ravisseur. Cruella à barbe de trois jours (docteur Maboul, c'était déjà pris) lui offrira ou lui retirera des "avantages" liés à sa captivité, et au gré de ses nombreuses sautes d'humeur.
Comme docteur Maboul, Cruella à barbe de trois jours aime bien jouer avec l'électricité. Sauf que ce n'est pas le nez du patient qui s'allume quand l'héroïne se prend des coups de taser dans le cou.
Alors là-dessus, je trouve que l'autrice s'est bien débrouillé avec son personnage de taré, pervers narcissique. Il est criant de vérité.
Sauf que son propos dérape sévère, mais j'y reviendrai dans mon compte-rendu de l'épisode 5.
Qui est-il par rapport à elle, pourquoi l'a-t-il kidnappée elle et pas une autre, qu'espère-t-il obtenir d'elle au final ? Autant de questions auxquelles l'auteure se garde bien de répondre pour assurer la pérennité du feuilleton.

On est clairement dans le concept perverti de l'infirmière qui s'est téléscopée avec Cendrillon, sur-exploité ces dernières années à la sauce milliardaire. J'espérais que l'autrice aurait l'honnêteté intellectuelle de livrer son pervers au bûcher dans l'ultime épisode. Que nenni.
Son parti-pris n'a aucune décence, ça finit en jus de cuvette goût fraise au sucre. Le premier degré du message général est absolument détestable, dégueulasse et dangereux.
Sous couvert de fiction, on laisse en accès libre n'importe quoi sans aucun warning.
Mais passons.

Que dire de l'histoire dans son ensemble ?
Que ça s'engloutit à s'en rendre malade, que ça fait du mal à en broyer les intestins, mais on en reprend toujours une louche supplémentaire. Il y a aussi un côté voyeur KOLOSSALEUU (avec l'accent de Papa Schultz), qui entretient les pires instincts des lectrices.

Que dire du découpage des tomes et des personnages ?
L'autrice a l'art de broder pour diluer la sauce et nous accrocher sur les micro-évènements qui émaillent les tomes. La narration à la première personne permet évidemment une identification immédiate. On n'échappe pas aux pensées de l'héroïne qui fait semblant de se rebeller ou de coopérer (elle n'a pas choisi, il y a encore plein d'épisodes pour trancher. Mais youpi, quoi).
En contradiction perpétuelle entre ses pensées et ses actes, je n'ai décelé chez elle qu'une explication pour son manque de pugnacité. Tiens, voilà la dinde !
L'autre, là (Maboul) c'est un condensé de toutes les perversions qu'on retrouve chez les héros milliardaires actuels en version Silence des Agneaux.
Pas sûr qu'il ne bouffe par une oreille dans un prochain épisode...

Sortie en autoédition, cette série du courant Dark Erotica a surfé sur une mode et ainsi trouvé un large public qui lui a permis de faire traduire les 10 tomes en français.

En conclusion : c'est fascinant, addictif, malsain, attractif et répulsif, mais souvent mal relu et discutable d'un point de vue morale.
Verdict : moyen
Ebook
EDWARDS PUBLISHING
épisode 1 108 pages
épisode 2 105 pages
épisode 3 87 pages
épisode 4 105 pages 

LA DÉESSE 2 de Néphyla et Katia Even


4ème de couverture
"Après avoir passé sa soutenance de calligraphie avec brio, Nanna part en vacances avec ses amis. Mais la déesse de l'amour n'en a pas fini avec elle. Même à l'autre bout de la terre."

Alors, doc, verdict ?
L'histoire de Nanna se poursuit, on la retrouve quasi immédiatement après la fin du tome précédent, heureuse en amour mais désormais incapable d'aligner deux traits sur une feuille blanche. Partie en vacances avec son petit-ami et ses copines, elle ignore que son couple va connaître de sérieuses turbulences.

Toujours ces illustrations douces, rondes, sensuelles et parfois même très hot, au profit d'un scénario encore un peu sommaire. Ce petit manque de densité se traduit par la transparence des personnages secondaires, et toujours aussi peu d'explications à propos de ces dieux fornicateurs. Dommage.

J'ai bien aimé l'idée de malmener le mignon petit couple, et d'ajouter un soupçon de vaudou pour faire le lien avec le premier épisode, mais la chute me semble insatisfaisante, il y a beaucoup de raccourcis pour en arriver là.
En fait, les 48 pages semblent insuffisantes. La mise en page privilégie des vignettes grand format, et ainsi, l'histoire paraît se dérouler trop rapidement, il n'y a pas beaucoup de rebondissements.
Ce n'est peut-être qu'une impression, mais elle est tenace.

Cela n'en reste pas moins une BD très agréable à suivre, féminine et charnelle.

Verdict : mignon

TABOU
48 pages

LA DÉESSE 1 de Néphyla et Katia Even


4ème de couverture
"Nanna consacre sa vie à ses études en calligraphie sans se soucier des rencontres coquines dont ses deux copines sont friandes. Surveillée par l il mystique et coquin de Madame Swyn, son prof d art, Nanna prépare une exposition de fin d études sur la déesse celte de la sexualité, Anann. Mais la prof connaît l enluminure autant que l amour, et sous les traits de la déesse, elle va initier la jeune étudiante à la sensualité sous toutes ses formes..."

Alors, doc, verdict ?
Dès la présentation, on est prévenu ; cette BD est la première de chez Tabou à être 100% féminine.
Et effectivement, la scénariste et l'illustratrice ont une sensibilité résolument plus proche de moi que d'autres productions.

Ayant testé différents courants de l'érotisme graphique, je confirme aussi que celui-ci me convient mieux. Les dessins sont plus élégants, plus glamours, explicites (et heureusement ! on n'est pas là pour découvrir les mille et une manières de broder son trousseau) on est loin d'un étalage "gras" de porno bas-de-gamme.
Les scènes de sexe évitent les détails trop crus et privilégient les émotions de l'héroïne en décomposant les vignettes et les gros plans sur ses expressions.

En revanche, je ne suis pas sûre d'avoir apprécié le message passé par le biais des "copines" de Nanna, qui estiment que toute séduction passe obligatoirement par les codes vestimentaires sexy.
Bon, au final, les "expertes" en drague finissent seules, ce qui remet peut-être plus en question leur délire sexiste.

Les illustrations sont jolies, peut-être un peu maladroites par moment, parfois plus proches de l'esquisse, mais elles ont beaucoup de personnalité. Néphyla a un style reconnaissable, une vraie patte.

Le scénario est simplissime, mignon, même si ça reste un peu trop léger. Dommage, j'attendais plus d'explications autour du pendentif, du coup, l'intrigue est superficielle.

Mais dans l'ensemble ça m'a plu et donné envie de découvrir d'autres oeuvres de Néphyla et Katia Even.

Verdict : mignon

TABOU
48 pages

jeudi 28 septembre 2017

AUSTENLAND réalisé par Jerusha Hess


Résumé
"Jane Hayes, 33 ans, est une jeune femme parfaitement normale et équilibrée... Ou du moins le serait-elle, sans l'adaptation par la BBC d' Orgueil et Préjugés qui a viré chez elle à l'obsession et réduit sa vie sentimentale à néant. En effet, quel homme au monde pourrait soutenir la comparaison avec Mr Darcy, joué par Colin Firth?
Et quand une parente lui laisse en héritage un séjour de trois semaines à Pembrook Park, un manoir anglais où des clientes fortunées vivent dans la peau des héroïnes de Jane Austen, les fantasmes de Jane deviennent un peu trop réels pour son bien..."

Acteurs
Keri Russell, JJ Feild, Jennifer Coolidge, Jane Seymour...

Alors, doc, verdict ?
Bon sang que j'ai pu l'espérer cette VF !

Alors oui, le film comporte les mêmes défauts que le roman, soit une intrigue simpliste utilisant des personnages caricaturaux. Mais à l'image du roman qui m'avait beaucoup plu, le film m'a charmée et fait rire à plusieurs reprises (la pièce de théâtre est à elle seule un morceau d'anthologie).

La réussite tient en grande partie au choix judicieux d'un casting trois étoiles, dont une excellente Jane Seymour en tenancière rigide d'Austenland. Jennifer Coolidge force le trait dans son rôle d'american couguar, elle y est vulgaire, pétulante et férocement sympathique. Keri Russell, jeune première sur le retour, colle parfaitement au caractère de Jane, trentenaire éternelle célibataire et indécrottable romantique. Et pour une fois, JJ Feild (vu dans Northanger Abbey) est parfait dans un rôle "clone" de Darcy. Énooorme clin d'oeil, les fans auront reconnu en Rupert Vansittart (Mr Wattlesbrook), le rôle "miroir" d'Orgueil et Préjugés de 1995.

C'est amusant de compter les points communs entre Bridget Jones et Austenland. Le premier, bien entendu, c'est l'amour de Jane Austen. Mais comme dans le film de notre miss catastrophe préférée, Austenland se sert de certaines situations (scènes ou acteurs) apparus dans le film "Le journal de Bridget Jones" ou dans une des adaptations de JA produites par la BBC.
Le mélange des deux genres fonctionne étonnamment bien.

J'ai apprécié le film pour son ton léger et divertissant. Cerise sur le gâteau, une fin qui développe mieux la chute du livre, y compris les scènes ajoutées dans le parc revisité à la sauce Disneyland et le clip du générique. On le termine avec une vraie sensation de bonne humeur.
Si on reproche souvent à cette histoire de ne pas être une décalcomanie des oeuvres d'Austen, au contraire de romans "à la manière de", c'est carrément l'esprit impertinent de Jane Austen qui souffle sur cette comédie sentimentale.

Verdict : j'ai adoré

SONY
93 minutes


COUP DE FOUDRE À AUSTENLAND de Shannon Hale


4ème de couverture
"Jane Hayes, 33 ans, est une jeune femme parfaitement normale et équilibrée... Ou du moins le serait-elle, sans l'adaptation par la BBC d' Orgueil et Préjugés qui a viré chez elle à l'obsession et réduit sa vie sentimentale à néant. En effet, quel homme au monde pourrait soutenir la comparaison avec Mr Darcy, joué par Colin Firth?
Et quand une parente lui laisse en héritage un séjour de trois semaines à Pembrook Park, un manoir anglais où des clientes fortunées vivent dans la peau des héroïnes de Jane Austen, les fantasmes de Jane deviennent un peu trop réels pour son bien..."

Alors, doc, verdict ?
Je suis assez d'accord avec les arguments regrettant une intrigue un peu plate, le fait que les personnages manquent parfois de nuance ou de consistance, mais...

Non, décidément, le charme a opéré, au point d'avoir attrapé le bouquin assez nonchalamment à 20h00 et de n'avoir su m'en décoller qu'en lisant la dernière page.

C'est so charming, une comédie très austenienne non par la reconstitution d'époque ou le langage retranscrit, mais bien par ce sens du jeu et des rapports entre les protagonistes.
Il est évident que les lecteurs avertis de la grande Jane auront reconnu en chaque personnage secondaire un mélange parfois subtil de ceux qui peuplent ses oeuvres.

Pour avoir lu récemment une tentative d'incursion "décalcomaniaque" (ce mot existe, c'est mon blog, je fais ce que je veux !) dans le monde austenien par le biais du journal d'un de ses héros, je peux affirmer qu'ici, c'est bien l'esprit de Jane Austen qui plane, et non celui d'un auteur servile.

Bien sûr, la scène de l'aéroport casse la dynamique élégante du reste pour nous replonger dans la trivialité du XXI ème siècle, mais tel un énorme clin d'oeil, elle m'a furieusement rappelé la scène d'une comédie purement anglaise (Bridget, si tu nous lis ^^) !

Donc pour moi, ça aura été une très agréable lecture, et j'ai pris plaisir à découvrir la version ciné qui en a été tirée.

Verdict : so charming !

POCKET
264 pages


LE CLAN DES NOCTURNES 1 : JACOB de Jacquelyn Frank


4ème de couverture
"Les puissants et fiers démons n’ont qu’une faiblesse : la violence du désir qui les assaille les soirs de pleine lune. Leur incapacité à se contrôler a mené leur roi à leur interdire tout contact avec les humains. Et c’est le rôle de Jacob de s’assurer que cette loi soit respectée. Mais lorsque l’inébranlable exécuteur sauve la vie d’Isabella, il est impuissant face aux sentiments que la jeune fille éveille en lui.
Jacob transgressera-t-il la plus importante loi de son peuple au nom de l’amour ?"

Alors, doc, verdict ?
Impossible à terminer.
Dommage, j'ai acheté ce premier tome en suivant le conseil d'un lecteur "avisé" (oui, oui, d'accord, une autre blogueuse), mais le décalage avec mes goûts de lectrice grognon était visiblement trop important.

Bilan rapide : écriture médiocre et style lourdingue, histoire insipide et personnages stéréotypés.
Un point quand même pour la seule bonne idée ; pour une fois, on parle de démons invoqués.

Donc ce premier épisode ne m'a absolument pas convaincue.
Peut-être parce que des auteurs exceptionnels comme Kresley Cole ou Cassandra O'Donnell sont passés par là. Et si je ne suis pas fan des romances de Sherrilyn Kenyon, en matière d'univers, c'est une psychopathe de la documentation, et rien que pour cela, son travail est admirable.

Le sentiment laissé par le récit de Jacquelyn Frank, c'est l'usage immodéré de grosse ficelles, reprenant (en moins bien) ce qui a déjà été fait pour le transposer dans une communauté de démons caricaturaux et pas super malins.

Le style est pesant, l'abus d'adjectifs et de superlatifs en devient délirant.
Un extrait pour se faire une idée :
"Il laissa échapper un compliment passionné avant de pousser un grognement déchirant. Il lui saisit la nuque, referma ses larges doigts puissants autour de son cou gracile(...)"

Et c'est comme ça tout le long !

En matière d'érotisme, c'est catastrophique. La première scène de sexe aboutie s'avère interminable, complaisante, mêlant mièvrerie et crudité de façon indigeste. Les autres ne donnent pas plus envie d'être lues.
Je n'ai pas aimé l'écriture parfois maladroite, un peu grossière et sans subtilité.

Les personnages sont inconsistants et terriblement stéréotypés. Leurs actes virent au grotesque et les dialogues sombrent dans la bêtise à plusieurs reprises.
L'héroïne m'a plongée dans une dépression dont je compte me sortir en égorgeant des poneys. Caractérielle et sans cervelle, vendue comme l'intello ultime, elle nous prouve qu'un QI d'huitre peut devenir une référence en romance.

Vraiment dommage, pour une fois que les démons tenaient la vedette, ils auraient mérité plus de recherches et moins de clichés.

Selon moi, on est bien loin de la qualité d'autres séries du même genre (Demonica, les Ombres de la nuit, voire les Seigneurs de l'ombre, etc.).

Verdict : pathétique 😑

 MILADY
432 pages

PRIEST réalisé par Scott Charles Stewart


Résumé
"Dans un monde ravagé par des siècles de guerre entre l'homme et les vampires, un prêtre guerrier se retourne contre l'église afin de traquer une bande de vampires meurtriers qui ont kidnappé sa nièce."

Acteurs
Paul Bettany, Karl Urban, Maggie Q, Cam Gigandet...

Alors, doc, verdict ?
Issue d'un comic racontant l'affrontement millénaire entre deux races sur Terre, humains versus vampires, Priest est un pur film de genre, âpre, rythmé et sanglant.

L'histoire débute alors que les humains ont pris l'ascendant, au prix de la perte de leur âme au profit exclusif d'une Eglise omnipotente et inquisitrice. Jusqu'à ce qu'une menace issue de ses propres rangs vienne ébranler ses certitudes de monde purifié...
Les décors désertiques sont splendides, les acteurs solides, même si l'ensemble se prend vachement au sérieux.
Au moins, on échappe aux vampires romantiques qui luisent comme des boules à facettes...
 
En bref, un film sympa, un peu sec avec son scénario linéaire, son traitement assez sobre ou son le survol de la psychologie des personnages.

On a donc droit à un Paul Bettany qui ne démérite pas (on est loin du cacheton dans le pathétique Légion), un torride Karl Urban - mais bon là je suis de parti pris - un Cam-TWILIGHT- Gigandet sans charisme et une impeccable Maggie Q.

L'affiche du film rappelle furieusement celle d'UNDERWORLD, mais je suppose que c'est voulu.

Verdict : pas mal

SONY PICTURES
83 minutes

WIKA 1 : WIKA ET LA FUREUR D'OBÉRON de Olivier Ledroit et Thomas


4ème de couverture
"Il était une fois un couple de fées, le duc Claymore Grimm et la duchesse Titania, et leur petite fille, Wika. Alors que le prince Obéron, ancien amant de Titania aux pouvoirs redoutables, prend d assaut le château Grimm, la petite Wika est confiée, après avoir eu les ailes sectionnées pour dissimuler sa nature, à un couple de fermiers chez qui elle grandira à l abri de tous... Treize ans plus tard, Wika, émancipée, se rend dans la capitale contrôlée par Obéron. Elle y rencontre le jeune Bran, voleur talentueux qui, entre larcins et arnaques, lui dévoile les secrets de la cité. Mais petit à petit, les pouvoirs de Wika semblent se développer, révélant sa nature de fée, et éveillent l intérêt du prince tyrannique, celui-là même qui voulut sa perte des années auparavant..."

Alors, doc, verdict ?
Oh, cette couverture qui claque sa mère !
Tout ce volume ressemble plus à un artbook qu'à une BD. 

Pour qui a grandi avec les Chroniques de la lune noire ou Requiem, le coup de crayon caractéristique d'Olivier Ledroit inspire toujours beaucoup d'émotions.

Ici, il est à l'apogée de son art, on en prend plein les yeux, son dessin s'est évidement bonifié avec le temps et a gagné en arrondi et en clarté. Chaque vignette est un émerveillement de détails, de couleurs, de finesse.
Le plaisir est complet grâce aux dernières pages présentant les esquisses et les recherches effectuées sur les décors et les personnages. C'est là qu'on décèle certaines sources d'inspiration...

Le scénario est intriguant, rythmé, cru, mais la genèse reste quand même mystérieuse, puisqu'on ne sait rien des relations entre Obéron et Titania avant leur séparation et les circonstances de celle-ci. L'histoire nous plonge d'entrée dans l'affrontement entre le duc Grimm et la louve d'Obéron. Puis saut dans le temps, on retrouve la fille du duc et de Titania, la fée Wika, dans un univers médiévo-steampunk (si si, c'est possible).
C'est un peu trop rapide, je regrette cet enchaînement de scènes spectaculaires sans prendre le temps de développer les personnages en profondeur.

Un amour arraché qui fait écho à celui de Wismerhill et Fey, des adversaires qui se révèlent au fur et à mesure, et on a là le potentiel d'une nouvelle série fascinante.

En espérant sincèrement qu'elle conserve cette qualité visuelle exceptionnelle et qu'elle fouille un peu plus les personnages.

Verdict: C'est beau !

GLENAT
72 pages

LA LOUVE ET LA CROIX de S.A. Swann


4ème de couverture
"An de grâce 1221
Au coeur des Carpates, frère Semyon von Kassel, chevalier de l'ordre, court comme s'il avait le diable aux trousses. Une bête mi-homme mi-loup, a décimé ses compagnons. Grâce à lui, l'Église va en faire une arme à son service pour terroriser les païens. Or l'un de ces loups-garous, une fille nommée Lilly, réussit à s'échapper et trouve refuge auprès d'un paysan qui fera tout pour la protéger des Templiers... mais aussi d'elle-même. Car si le jeune homme ne parvient pas à percer les ténèbres de son âme, il sera sa prochaine victime..."

Alors, doc, verdict ?
Avant tout, je tiens à démentir les rumeurs quant au genre dans lequel ce roman s’inscrit.
CE N’EST PAS DE LA BIT-LIT ! (bordel !)
Et encore moins l’ancêtre de Twilight.

(Spoilons un chouïa)
Oui, parmi les thèmes abordés dans ce roman, on trouve une histoire d’amour et un métamorphe.
Sauf que l’aspect sentimental n’est pas le point central autour duquel s’articule le scénario. Quant à la nature de la bête, elle ne relève ni d’une création magique ni d’une malédiction.

D’entrée de jeu, nous sommes plongés au cœur de l’action, sur les traces d’une bête sanguinaire qui vient de ravager les rangs d’un ordre teutonique. Poursuivi par un chevalier de l’ordre de l’Hôpital Sainte-Marie-des-Allemands de Jérusalem (dites-le dix fois de suite pour rigoler), le monstre va s’avérer bien plus complexe que prévu.

S.A. Swann a situé son roman au XIIIème siècle. La christianisation des peuples d’Europe du Nord se poursuit, et les régions nouvellement converties comme la Prusia (Prusse =territoire étendu sur l’Allemagne, la Pologne et la Lituanie) en ressentent encore les effets dans leur chair meurtrie et leur vie spirituelle.

J’ai été frappée par le style « vivant » de la narration qui donne du rythme et un ton réaliste au récit.
Bien que ce roman s’inscrive dans le genre fantastique, le travail de documentation est palpable sans être rébarbatif. Cela nous permet de nous immerger dans cette époque âpre et sans concession, où les serviteurs de Dieu étaient loin de prêcher le message de paix du Christ. L’Église était toute-puissante, et ses membres aussi respectés et craints que le jugement du Seigneur lui-même.
Une bien belle bande de sadiques fanatisés...

Cette vision sanglante de l’époque n’est pas sans rappeler une autre œuvre littéraire ; la saga des Enfants du Graal de Peter Berling.
Pour établir un parallèle avec l’actualité et l’histoire moderne, ce règne de l’obscurantisme nous renvoie aux nombreux conflits modernes où la religion tient le rôle principal. Rien n’est plus facile que de retomber dans l'obscurantisme. À ce titre, je l’ai trouvé très instructif et bien plus épouvantable que les exactions de la bête.

J’ai beaucoup aimé le côté « chroniques de la vie paysanne », bien que cela reste survolé, ainsi que les scènes entre l’Ordre et l’Église qui cristallisent le pouvoir du spirituel sur le temporel. Le livre confronte aussi la « pureté de croyance » de ces soldats à la corruption et l'avidité des ecclésiastiques.

L’aspect sentimental est vraiment secondaire, toutefois, il humanise les échanges sans tomber dans le sirop ou le pathos. Ça reste sobre, tout en étant le seul élément lumineux, un vecteur de rédemption.

Mine de rien et sous couvert de fiction, ce roman permet donc de s’interroger sur la légitimité de la violence quand on se prétend du « côté du bien ». La double lecture divertissement/réflexion, fonctionne parfaitement. Le roman semble plus dense, plus profond, sans pour autant renier son côté « roman de genre ».

Bien écrit, bien documenté, bien travaillé, c’est une belle découverte qui se lit très vite.

BRAGELONNE
416 pages

mercredi 27 septembre 2017

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 9 : L'AMANT DÉCHAÎNÉ de J.R. Ward


4ème de couverture
"Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire. Souffhrance est faite de la même étoffe ténébreuse et séductrice que son frère jumeau Viszs. Emprisonnée durant des centaines d'années par sa mère la Vierge Scribe, cette force de la nature risque de succomber à de terribles blessures lorsqu'elle parvient enfin à se libérer. Seul Manuel Manello, le chirurgien humain, peut la sauver. Mais alors qu'entre eux la passion fait des étincelles, une dette vieille de plusieurs siècles va rattraper Souffhrance, menaçant son amant et sa vie."

Alors, doc, verdict ?
Je n'attendais pas grand chose de ce tome, même si je trouvais le personnage de Souffhrance prometteur.
Manny ne m'avait vraiment pas marquée dans le tome de Viszs, du coup c'est avec un certain détachement que j'ai abordé ce volet.

Bien m'en a pris, car ce fut une excellente surprise. L'introduction de nouveaux personnages et pas des moindres me paraît savoureuse, et relance bien un fil conducteur qui s'étiolait sévèrement.

Plus qu'un tome sur les "vieux" frères (pas le plus intéressant), et on va enfin avoir droit à d'autres héros.
Le changement a du bon.
D'autant que malgré son défaut physique, le personne d'X-Cor me paraît sérieusement prometteur.

Et l'autrice réintroduit très régulièrement et de manière conséquente ses anciens couples vedettes dans ses nouveaux romans, chose qu'elle ne faisait pas vraiment dans les premiers puisqu'une fois "traités", ils devenaient de simples figurants.

Toutefois, ces trois dernières lectures consécutives m'auront appris une chose ; mieux vaut patienter et pouvoir lire plusieurs volets d'affilé plutôt qu'un seul roman qu'on lit dès sa sortie.
ça permet de garder en tête tous les éléments et de calmer une certaine frustration en prolongeant le plaisir d'évoluer dans l'univers de J.R. Ward.

Verdict : vraiment sympa

MILADY
660 pages

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 8 : L'AMANT RÉINCARNÉ de J.R. Ward


4ème de couverture
"John Matthew a vécu parmi les humains, sans jamais suspecter sa nature de vampire jusqu’à ce que la Confrérie le retrouve. Même alors, son passé et sa véritable identité sont restés pour tous un mystère. Mais sa vendetta personnelle à l’encontre de Fhléau va l’entraîner au cœur de la guerre sans merci qui oppose les éradiqueurs aux vampires. Il devra alors découvrir qui il est vraiment afin de vaincre son ennemi et de venger l’amour de sa vie."

Alors, doc, verdict ?
Heuuu à la lecture de ce tome, je n'avais qu'une seule question :
Mais où est Xhex ???

On me dira :
"c'est son expérience traumatisante qui l'a rendue toute molasse et fleur-bleue.
- Hum, et mon oeil, tu l'as vu ? Ce n'est pas la première fois qu'elle vit des trucs horribles durant son existence, donc non, mauvaise excuse !"

Mais j'aime bien John. Depuis deux-trois tomes, il devient intéressant, sexy, et j'ai apprécié dans le précédent tome qu'il se révolte à sa manière contre l'attitude glaciale de sa future Shellane.

Toutefois, je n'ai pas compris le virage totalement mièvre pris par leur relation. A voir si la belle ne reprend pas du poil de la bête dans les suivants.

Sinon bonne nouvelle, les éradiqueurs sont moins présents et se recentrent sur leur combat contre la confrérie.

Je partage aussi la surprise des autres lectrices concernant la quasi absence de Vhen, alors qu'il était très lié avec sa chef de la sécurité. Là c'est carrément incohérent.

Pour finir, j'ai préféré ce volet au précédent, donc un bon cru.

Verdict : sympa

MILADY
700 pages

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 7 : L'AMANT VENGEUR de J.R. Ward


4ème de couverture
"Quand Vhengeance est approché pour tuer le roi des vampires, son mauvais côté meurt d’envie de sauter sur l’occasion. Mais son identité secrète de sympathe est menacée, et il va devoir se tourner vers l’unique lumière de son univers toujours plus sombre : une femelle vampire que la corruption n’a pas atteinte, l’unique chose qui se tienne entre lui et la destruction éternelle."

Alors, doc, verdict ?
Quel pavé !
Cette fois, à moi d'alléger ma chronique pour un tome que j'ai trouvé plutôt mineur. D'ailleurs, Vhengeance méritait-il un autant de pages ? Peut-être pas en voyant la manière dont il a été traité ici, même si sa personnalité et ses activités tranchent avec le "gentil" héros consensuel.

D'ailleurs, J.R. Ward l'a bien compris et a une fois de plus entremêlé beaucoup d'intrigues annexes à sa romance principale.

De surcroît, elle introduit de nouveaux personnages appelés à prendre de l'importance dans les futurs tomes.

J'ai trouvé  peu passionnants, les passages concernant les aspirations et manœuvres d'un wanabe baron de la drogue qui se verrait bien calife à la place de...

Bref, la romance est sympathique, comme toujours, mais ce couple ne me laissera au final pas de grands souvenirs, à la différence des 4 premiers.

Quant au roman lui-même, il semble être, malgré sa taille, un tome de transition pour relancer la série vers une nouvelle génération de guerriers.

Verdict ? Moyen

MILADY
768 pages

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 6 : L'AMANT CONSACRÉ de J.R. Ward


4ème de couverture
"Loyal à la Confrérie, Fhurie s est sacrifié pour le bien de l'espèce. En tant que Primâle des Élues, il est obligé d'engendrer les fils et les filles qui garantiront la survie de leurs traditions. Cormia, sa première compagne, ne veut pas seulement conquérir son corps, mais aussi son coeur. Mais Fhurie ne s' est jamais autorisé à connaître le plaisir ou la joie. Alors que la guerre contre la Société des éradiqueurs se fait plus effroyable, et que la tragédie pèse sur la demeure de la Confrérie, Fhurie doit choisir entre le devoir et l'amour..."

Alors, doc, verdict ?
Le problème avec les tomes de la confrérie de la dague noire, c'est leur parution au compte-goutte malgré les épisodes déjà écrits et publiés en VO ; 8 mois entre le précédent et celui-ci, ça entretient la frustration, et une fois en main, impossible de faire durer le plaisir !

Après la relative déception avec le volet consacré à Viszs, je m'attendais à pire avec Fhurie, héros communément le moins aimé des lectrices de J.R. Ward. En effet, son syndrome du "héros sacrificiel" agace, alors sa passion impossible pour sa belle-sœur m'a toujours touchée. Certes, ses défauts sont "stéréotypés" (drogue et complexe du bon samaritain), mais son histoire avec Cormia coule de source ; son âme-sœur est aussi la moins torturée de toutes les héroïnes de la saga.

De plus, l'autrice privilégie de plus en plus les histoires annexes pour agrémenter le récit axé sur un couple principal, ce qui permet d'étoffer ses livres pour en faire une explosion de sensations. Je sors toujours de ses bouquins comme "poursuivie" par son univers foisonnant.

Étonnamment, une fois traités, certains de ses héros tombent dans l'oubli, et plus particulièrement les personnages féminins. Mais où sont donc passés Marie, Beth, Marissa, Butch, Rhage ? Quant à Bella, elle fait de la figuration contrairement à ce que ses antécédents avec son beau-frère laissaient présager. Elle se contente surtout de regarder la télé avec Cormia, en attendant que sa grossesse se passe...D'une platitude affolante quand on connaît son passif avec Fhurie.

Bon, ceci étant, parlons un peu de l'histoire [attention, ça va spoiler] : les éradiqueurs sont de retour, et gagnent un nouveau prince. On se doutait que ce dernier serait un caillou dans la chaussure des apprentis guerriers de la confrérie, on comprend qu'il joue dans la catégorie parpaing !
John passe à la vitesse supérieure avec sa Xena heu pardon sa Xhex, ne manque plus que le tome qui leur sera consacré.
Toutefois il faudra encore attendre, parce qu'un personnage est monté en puissance dans ce volume, c'est lui, l'intriguant symphathe à la crête iroquoise qui sera le personnage principal du prochain tome. En vrac, on a aussi droit à un baiser inattendu mais très prometteur, à un retour douloureux, à un nouvel arrivant d'une nature solaire, à des complots qui se dessinent, au réveil d'une entité étonnante et de mauvaise humeur etc...

Bref, la série a repris un coup de booster, pour notre plus grand bonheur !

Dommage que la traduction soit aussi inégale. Heureusement, nous avons échappé à la vulgarité habituelle, au diminutif systématique des noms, ou au langage trop familier sans négation.

Verdict : J'ai adoré

MILADY
672 pages

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 5 : L'AMANT DÉLIVRÉ de J.R. Ward


4ème de couverture
"Impitoyable et brillant, Viszs est doté d'un pouvoir de destruction et d'une aptitude terrifiante à prédire l'avenir. En tant que membre de la Confrérie, l'amour ne l'intéresse pas. Seule la lutte contre la Société des éradiqueurs l'anime. Lorsqu'une blessure mortelle lui fait croiser le chemin du docteur Jane Whitcomb, sa vie bascule."

Alors, doc, verdict ?
Il semblait surprenant que J.R. Ward parvienne à maintenir un rythme époustouflant sur le long terme ; et là, on est clairement en présence d'un tome mineur face aux géniales histoires qui l'ont précédé.
Certes, il n'est pas mauvais, loin de là, ça reste dans la lignée des autres, mais le couple vedette moins réussi plombe un peu l'ensemble, et le twist final n'est vraiment pas crédible (enfin, peut-on parler de crédibilité dans une série pareille ?).

D'un point de vue formel, le langage ordurier prend cette fois la place des "négations portées disparues" des précédents opus, et m'a vraiment écorché les yeux.

Nous assistons donc aux aventures sentimentales du mystérieux Viszs, dont les pouvoirs de prémonition se font désirer depuis quelques temps. Vivant une amitié fusionnelle avec Butch (dont il est secrètement amoureux), il a du mal à trouver sa place dans le nouveau couple que ce dernier forme avec Marissa.
Apprenant enfin ses origines pour mieux en découvrir les contraintes inhérentes, il ne trouve son salut qu'à travers le bondage et la domination. Lorsque blessé par balle, il est soigné par une chirurgienne humaine, il sent immédiatement le lien qui va les unir ; elle est à lui, il la veut, il la fait donc kidnapper par ses compagnons (ben voyons !)

Je crois que le plus intéressant dans ce tome-ci, ce sont les aventures secondaires ; on assiste enfin à la transition de John/Audazs réincarné et de ses sorties mouvementées au zéro-sum.
Fhurie fait peine à voir tant son amour pour Bella le ronge, mais il décide de fuir cette obsession en acceptant la place de primâle (chef du harem des élues de la Vierge Scribe) où il rencontre sa future moitié. Leur relation maladroite est d'ailleurs touchante, même si elle ne semble pas suffisamment consistante pour tenir sur près de 600 pages...

Concernant Viszs, rien à redire, certes un peu lisse quand même pour un "déviant" et bidouilleur en électronique de génie, mais j'ai trouvé qu'il retournait un peu trop facilement sa veste après avoir bavé sur Butch pendant des mois.
Serait-ce une manière pour l'auteure d'éviter de trop choquer son lectorat féminin majoritairement hétéro ? Depuis ce tome, elle a tout de même assumé à 100% un épisode MM (homosexuel). Les mentalités évoluent, dans la littérature aussi.

Seul point réellement bloquant, le personnage de Jane ne m'a pas plu. Rien qu'avec sa description (blonde au carré court, type grand cheval... Mon Dieu, Sissi Babcock, sors de ce corps !), pas super féminine (ce qui semble logique selon les goûts de V) et pas super sympathique non plus.
Dommage, je préfère de loin un vrai garçon manqué comme Xhex, qu'une froide blondasse peu glamour. D'ailleurs, le couple formé ne dégage aucune alchimie, nuisant au côté émotionnel de l'histoire.

Toujours est-il que j'ai été surprise de l'absence totale de Beth et Marie sur l'ensemble du récit, et encore plus de l'ancien trinôme de noceurs fous Rhage/Viszs/Butch. Quant à la guerre contre les éradiqueurs elle passe au millième plan...

L'orgie de sexe et pratiques en tout genre avec cet adepte de SM (vite transformé en chaton énamouré) est inexistante, j'ai même trouvé les scènes érotiques plutôt fades.

Bon ce n'est pas le meilleur de la série ; mais il n'a pas traîné pour être lu, j'ai même écrasé une larmichette en lisant une des dernières scènes étrangement douce et poétique.

Verdict : Moyen (mais pas mal quand même !)

MILADY
672 pages

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 4 : L'AMANT RÉVÉLÉ de J.R. Ward


4ème de couverture
"Bagarreur de nature, ex-flic à la criminelle, Butch O Neal n a pas eu la vie facile. Il est également le seul être humain admis dans le cercle fermé de la Confrérie de la dague noire. En se sacrifiant pour sauver un vampire civil de la mort, Butch devient la proie de la force la plus sombre de cette guerre. Laissé pour mort, il est retrouvé par miracle, et la Confrérie fait appel à Marissa, l amour de sa vie, pour le ramener."

Alors, doc, verdict ?
Est-ce vraiment une surprise, mais j'ai autant apprécié cette lecture que les précédentes, alors que ce tome met en valeur des personnages qui semblaient moins charismatiques.

Évidemment, j'ai une tendresse particulière pour le couple Rhage et Mary, mais étonnamment, le couple mis en vedette dans celui-ci m'a bien plu.
Ce n'était pourtant pas gagné, car si leur rencontre, intense dans le premier livre, avait fait des étincelles, j'avoue que je trouvais Marissa sans intérêt ; trop blonde, trop fine, trop parfaite, et Butch se fondait trop dans le rôle du gentil pote humain, éternel second couteau.

Mais c'était sans compter sur le talent de J.R. WARD et son sens des personnages bien construits. Sans parler de son aptitude à raconter une bonne histoire.

J'ai lu beaucoup de lectrices déçues par le caractère de l'héroïne, mais son attitude est facilement compréhensible ; on ne passe pas de 300 ans de soumission à l'incendie de son soutien gorge en une semaine.
Son évolution, son émancipation se font par l'apprentissage et l'appréhension de son nouveau statut de «répudiée» par son frère. On la voit grandir tout simplement.
Quant à Butch, l'attaque dont il a été victime et l'infection qui se répand dans son corps lui permettent d'intégrer la confrérie à part entière, pour y occuper une place active dans la guerre qui les oppose aux éradiqueurs. Rattrapé par la malédiction, il trouvera son salut dans le sang de ses ancêtres.
Sympathique, parfois un peu bourru, il est attendrissant avec Marissa et montre de lui une facette vraiment sympathique. Il a été super bien "travaillé" par l'autrice.

Un tome particulièrement érotique, certains passages chauds bouillants donnent des frissons, mais une telle passion, ça fait rêver !

De plus, l'ambiguïté des relations unissant Butch et Viszs apporte du piquant et une originalité à l'histoire. Dans un monde si saturé en testostérones, leur amitié prend des teintes "gay friendly" qui devraient s'accentuer dans le tome sur Viszs.

Le point très positif reste aussi l'interaction très importante avec les autres personnages notamment l'arrivée de nouveaux venus, qui renouvellent l'intérêt.

Chaque tome enrichit l'univers créé par J.R. WARD, je n'ai jamais l'impression de lire des histoires clonées avec des héros interchangeables, ça confirme tout le bien que je pense de sa série.
C'est une incroyable sensation d'évasion à chaque nouveau récit.

Verdict : J'ai adoré

MILADY
640 pages

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 3 : L'AMANT FURIEUX de J.R. Ward


4ème de couverture
"Une guerre fait rage à l'insu des humains. Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire. Zadiste, ancien esclave de sang, est le plus effrayant des membres de la Confrérie. Réputé pour sa fureur intarissable, ce sauvage est craint des humains et des vampires. La terreur est sa seule compagne et la souffrance sa seule passion... jusqu'à ce qu'il tire une ravissante femelle des griffes des éradiqueurs. Tout pourrait changer, mais le guerrier est rattrapé par son passé et se sent glisser lentement vers la folie. Animé par un désir de vengeance, il fera tout pour protéger Bella de ses bourreaux et surtout... de lui-même"

Alors, doc, verdict ?
Encore un roman qui ne se sera pas attardé sur ma table de chevet...
J'aime le style de J.R. Ward, érotique, sans mièvrerie et doté d'un sens impressionnant de l'écriture de personnages. Par ailleurs, c'est super agréable d'attaquer le livre sans subir les interminables retours en arrière pour ne pas dérouter le nouveau lecteur.

Hélas, comme le premier tome, la traduction n'est vraiment pas à la hauteur.
Le langage familier, et plus particulièrement l'absence de négations dans les dialogues altère la perception que l'on a des protagonistes (qui passent pour des ploucs illettrés).
Autre problème, la réduction des prénoms à une seule lettre devient pénible. Si l'usage se justifie pour les éradiqeurs puisqu'il renforce leur dépersonnalisation, étendre cette pratique aux guerriers rend la lecture brouillonne.

Le récit centré sur le personnage le plus torturé de la fraternité est dur, rien ne lui a été épargné. J'ai donc été d'autant plus surprise par sa "guérison" un peu trop facile. D'un homme brisé, asocial et instable, totalement imprévisible et férocement individualiste, on en fait un être bourru. Un peu court pour un tel personnage.

J'ai aussi trouvé dommage que les anciens héros soient devenus aussi inconsistants après avoir été si émouvants et charismatiques. On les croirait abandonnés par l'autrice, comme si elle en avait fait le tour, alors qu'elle maintient l'intérêt autour des "prochains".

J'ai beaucoup aimé l'évolution de Bella, charmante mais un peu insouciante et égoïste. Tout d'abord plus fascinée par le danger "social" que représente Zadiste que par l'homme, pour elle, séduire Zadiste est un défi d'enfant gâté. Très offensive, elle pousse l'homme dans ses retranchements sans tenir compte de ses avertissements, agissant ainsi comme une prédatrice.
En cela, J.R. Ward inverse le schéma habituel de la femme poursuivie par son mâle avant de céder. Cette fois, c'est l'homme fort,le guerrier, qui lutte pour ne pas se faire sauter dessus. Malgré tout, c'est cette attitude frondeuse qui permet à Zadiste de sortir de son cycle de ténèbres.

Fhurie m'a fait de la peine, il est lié à Bella par son frère et leur gémellité, ce qui rend son parcours émouvant. Pourtant, j'ai lu que c'était souvent le personnage le moins apprécié de la saga, alors qu'à mes yeux, celui qui m'a toujours le plus agacée c'est Thorment et sa suffisante d'homme psychorigide.
Comme quoi, J.R. Ward a su insuffler une personnalité unique à chacun de ses héros.
Inversement, ses personnages féminins sont assez similaires et stéréotypés. Il faut bien quelques défauts pour équilibrer une série aussi addictive.

Bref, encore un roman passionnant, de bout en bout.

Verdict : J'ai adoré

MILADY
570 pages

mardi 26 septembre 2017

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 2 : L'AMANT ÉTERNEL de J.R. Ward


4ème de couverture
"Une guerre fait rage à l'insu des humains. Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire. Rhage est le plus redoutable et le plus dangereux d'entre eux, car il est victime d'une terrible malédiction : son démon peut s'éveiller à tout moment et mettre en péril ceux qui l'entourent.
Pourtant, lorsqu'il est un jour chargé de la protection de Mary, une humaine, Rhage voit en elle son destin et son salut.
Quant à Mary, atteinte d'un mal incurable, elle a depuis longtemps cessé de croire au destin ou aux miracles, et la vie éternelle n'est à ses yeux qu'une douce illusion. Tout va changer lorsqu'elle rencontrera les guerriers de la Confrérie... et surtout Rhage"

Alors, doc, verdict ?
Le seul conseil que je puisse donner, c'est de prévoir plusieurs heures de tranquillité. Parce qu'on ne repose ce tome qu'une fois la dernière page tournée.

Nous retrouvons les guerriers de la confrérie aux prises avec les manigances de la société des éradiqueurs. L'histoire est centrée autour du séducteur du groupe, habité par une bête effrayante qui surgit en présence d'émotions intenses. Sa première rencontre avec Mary fait ainsi appel aux sens dans une scène croustillante. Mais Mary est gravement malade, ce qui la rend fragile et trop précieuse pour en faire sa mate...

Ce deuxième tome a échappé aux plus gros soucis syntaxiques du précédent. Le roman y gagne en qualité, même si ça reste du langage familier.
Il y a beaucoup de scènes de sexe, elles sont toujours aussi bien écrites et appropriées selon le contexte.

J'ai beaucoup aimé le couple vedette, en particulier le caractère de Mary. Grâce à son âge et son vécu, elle constitue un personnage "réaliste", entre espoir et renoncement, jamais pleurnichard. Elle est attachante, tourmentée mais généreuse.
Rhage est l'archétype du beau gosse hollywoodien. Mais dès qu'il rencontre sa "mate", le bourreau des cœurs se révèle plus complexe qu'un simple sourire ravageur sur pattes. C'est un type adorable, drôle et affectueux. On sent le cœur en or prêt à tout sacrifier pour préserver l'amour de sa vie.
Paradoxalement, c'est à cause de cette peur de lui faire du mal qu'une certaine scène m'a retourné l'estomac. L'acte en question m'a autant peinée que Mary, ce qui m'a prouvé l'habilité de l'autrice à créer une connexion avec son lectorat.

Tout comme le premier volet, celui-ci propose en parallèle les prémices d'une autre relation amoureuse qui va s'avérer particulièrement explosive. Bien entendu, tous les guerriers ne peuvent être aussi charismatiques. Certains sortent du lot, d'autres nous paraissent moins intéressants, mais reste à voir comment JR Ward va leur régler leur compte. Toutefois, sa force est d'avoir su leur donner des personnalités très différentes.

J'ai aussi apprécié la narration alternant les points de vue. Ce procédé permet d'avoir un aperçu en "temps réel" des émotions éprouvées par les deux personnages, mais aussi de nous lier à eux en jouant sur l'empathie.

Bref, encore un tome hyper addictif et sexy, grâce à un couple vraiment craquant.

Verdict : coup de coeur 💖

MILADY
512 pages

lundi 25 septembre 2017

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 1 : L'AMANT TÉNÉBREUX de J.R. Ward


4ème de couverture
"Une guerre fait rage à l'insu des humains. Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ces guerriers sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire. A sa tête, Kolher, leader charismatique et implacable... L'un de ses plus fidèles guerriers est assassiné, laissant derrière lui sa fille, une magnifique jeune femme, une sang-mêlé qui ignore tout de son destin. Et c'est à Kolher qu'il incombe de faire découvrir à Beth le monde mystérieux qui sera désormais le sien..."

Alors, doc, verdict ?
Oh mon dieu, oh mon dieu, Kolher, quoi !
Voilà, c'était ma minute "je fais pipi de joie" devant un personnage de fiction.
Profitez-en, ça n'arrive pas souvent.
Voilà un livre qui m'a passionnée. Tout ce que j'aime s'y trouve ; romance, érotisme, action, humour, pincée de fantastique, personnages sympathiques, etc.

Toutefois, ce roman n'est pas exempt de défauts. L'un est même particulièrement ennuyeux pour une édition professionnelle ; la qualité de la traduction.
Que ce soit un problème de syntaxe (dialogues en langage familier de bas étage) ou les mots orduriers qui parsèment les pages, ça laisse une impression d’œuvre imparfaite.
L'absence de négation dans certains dialogues altère la perception que l'on a d'un personnage, notamment celui de Kolher qui passe pour une brute ignare. De plus, j'ai cru comprendre que certains "raccourcis" modifiaient le texte d'origine, l'amputant ou en changeant le sens. Par petites touches, certes, mais c'est dommage.

Ceci étant dit, il ne faut pas s'arrêter à cela, sous peine de passer à côté d'une série incroyable.

Un aperçu de l'univers en question ; les vampires sont parmi nous, ils cohabitent "pacifiquement" avec les humains, sans que ces derniers ne soient au courant de leur existence.
En effet, on part ici du postulat que les vampires sont une race à part entière, et non des humains convertis. Ils n'ont rien à voir avec le mythe de Dracula, n'attaquent pas pour se nourrir, l'échange de sang se fait exclusivement entre mâles et femelles de cette race. D'ailleurs, ils mangent de tout, mais restent sensibles au soleil qui peut les tuer, et leur durée de vie n'est pas éternelle bien qu'elle soit fort longue.
Ils ont leur propre structure gouvernementale, avec un Roi, une aristocratie, des "civils" et un groupe de soldats extrêmement puissants (la Confrérie de la dague noire), qui consacrent leur existence à la protection des vampires contre les agressions diverses. Ces guerriers à la force et à la séduction phénoménale se battent régulièrement contre leurs principaux prédateurs : la Société des éradiqueurs. Humains transformés en goules rompues au combat, reconnaissables à leur odeur à des caractéristiques physiques précises.
L'histoire raconte l'amour ravageur et irrépressible entre Beth, hybride d'une humaine et d'un guerrier venant d'être assassiné, et Kolher, le terrifiant et splendide Roi des vampires. Ce ténébreux spécimen est chargé de veiller sur la sécurité de la jeune femme pendant sa transition, alors que la société des éradiqueurs affûte ses armes...

J'ai adoré la description de Kolher, montagne de muscles ténébreuse et sauvage, complètement accro à sa "mate", Beth.
 Beth quant à elle est une jeune femme moderne, sexy et pleine de vie, suffisamment indépendante pour désirer vivre sur un pied d'égalité son amour avec un amant à la personnalité écrasante. 

Leur rencontre est explosive, intense. Un vrai coup de foudre qui se transforme très vite en coups de reins bien sentis.
Aucune subtilité, c'est vrai, on est dans de la bit-lit érotique. Mais les scènes sont très bien écrites et dégagent beaucoup de sensualité.
Et puis c'est quand même plaisant de ne pas attendre 300 pages avant de passer aux choses sérieuses ! J.R. Ward ne tergiverse pas sans fin, comme le font beaucoup d'auteurs pour maintenir la tension (et la frustration) à son comble. La relation se noue immédiatement, sans pour autant empêcher des sentiments plus tendres de s'installer. On passe d'une attirance primaire à une histoire d'amour en construction, tout en suivant les complots qui se trament.

C'est là que l'autrice est très forte, elle mêle émotion et scènes de combat de façon très rythmée, le tout s'imbrique naturellement, et on prend autant de plaisir à suivre la romance que les scènes d'action. Le récit enchaîne les coups d'éclat, pas le temps de s'ennuyer, d'autant plus qu'une galerie de personnages secondaires, particulièrement efficace, accompagne les héros dans leurs aventures.
 
Justement, ces personnages secondaires apportent une vraie fraîcheur et des touches d'humour bienvenues. Les caractères se dessinent, chacun a ses particularités, même si ce ne sont encore que les grandes lignes avec quelques stéréotypes.
 On comprend vite que chaque guerrier aura droit à son tome.

Le type d'histoire, l'érotisme et l'alchimie entre les personnages rappellent beaucoup une autre série aussi fascinante : LES OMBRES DE LA NUIT de Kresley Cole.


De la bit-lit sexy, prenante et particulièrement addictive.

Alors non, il n'y a aucune portée intellectuelle, c'est le reproche récurrent que l'on entend à propos de cette série. Mais la barbe, se divertir en fantasmant sur de beaux guerriers n'est pas un gros mot !

Verdict : Coup de coeur 💖

MILADY
576 pages

PRINCESSE SARA volume 1 : POUR UNE MINE DE DIAMANTS de Audrey Alwett et Nora Moretti


4ème de couverture
"Sara a toujours vécu aux Indes, quand son père, le capitaine Crewe, l'emmène parfaire son éducation dans un pensionnat de jeunes filles à Londres. Les amitiés se révèlent avec Ermengarde et la petite Lottie, et les inimitiés avec cette peste de Lavinia et surtout la directrice pète-sec : Miss Minchin Néanmoins, grâce à sa richesse et son talent dans tous les domaines Sara devient vite la star du pensionnat, d'autant que son père lui envoie des lettres surprenantes : il investirait dans des mines de diamants... Miss Minchin rivalise d'imagination pour flatter et gâter son élève, jusqu'au jour où deux avoués se présentent au pensionnat. Le capitaine Crewe est mort ruiné, laissant sa fille sans le sou."

Alors, doc, verdict ?
Découverte fortuitement en cherchant des infos sur une bande dessinée adulte (SONGES de Terry Dodson, si j'y pense, je vous en reparlerai, c'est une tuerie) je suis tombée en admiration devant la couverture.
Mais une belle couverture ne faisant pas la qualité d'un ouvrage (Jaci Burton, si tu me lis...), j'ai fait quelques recherches sur internet pour avoir un aperçu des planches intérieures.
Cette petite enquête bouclée, j'ai sauté directement et sans filet sur les six volumes sortis à l'époque (depuis, on en est au tome 10, et c'est toujours un régal).

Les ayant lu à la suite le même jour, je vais laisser un avis sur le premier tome, qui j'espère saura séduire de nouveaux lecteurs.

Adaptation minutieuse et respectueuse du livre "La petite princesse" de Frances H. Burnett LA PETITE PRINCESSE, cette bande dessinée s'est aussi largement inspirée de l'aspect visuel du dessin animé des années 80 Princesse Sarah et du film d'Alfonso Cuaron LA PETITE PRINCESSE (un chef d’œuvre baroque).

L'originalité étant d'avoir intégré des touches steampunk en totale adéquation avec l'époque du récit (le 19ème siècle en Angleterre).

Cette identité visuelle forte est encore plus développée dans le deuxième cycle (celui-ci, totalement inventé où on découvre une Sara adulte).

Le graphisme est très riche, chaque vignette est particulièrement travaillée, le style "manga" des visages s'effaçant peu à peu (les fameux grands yeux écarquillés un peu vides) à chaque nouveau tome.
La trame du roman d'origine est assez fidèlement restituée, les différentes scènes qui ont marqué ceux qui ont lu ou vu une des adaptations ne manqueront pas de les satisfaire.

Un scénario bien ficelé et une illustration soignée en font une bande dessinée d'exception.

Verdict : j'adore toute cette série

SOLEIL
48 pages 

L'ensemble des tomes déjà publiés.